Rencontre avec Thibaud Celce avant le Championnat de France 1ère Division

Pour la 1ère interview nous rencontrons Thibaud Celce qui participera le 8 novembre prochain au championnat de France 1ere Division à Villebon sur Yvette.

Thibaud, peux tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?

J'ai 22 ans et je pratique le judo à l'ASPTT depuis l'âge de 3 ans.
Je suis actuellement étudiant à Grenoble où j'ai intégré le CUFE (Centre Universitaire de Formation et d'Entrainement) et acquis le statut de sportif de haut niveau universitaire. Cela m'a permis, depuis 4 ans maintenant, de pratiquer le judo (l'une de mes passions) quasiment à temps plein.

Pour commencer est-ce que tu peux nous rappeler brièvement ton palmarès ?

• Champion d'inter-région minimes en -60kg
• 2ème au championnat de Zone cadet en -66Kg
• 3^ème au championnat de France Universitaire par équipe - 2012
• 5^ème au championnat de France 3^ème division - 2012
• J’ai participé à plusieurs championnats de France : 2007-2009-2010-2013
• Je suis qualifié au championnat de France Première division qui auront lieu le 8 novembre prochain à Villebon sur Yvette.

A quel âge et pourquoi as-tu poussé la porte d'un dojo ?

J'ai commencé le Judo à l’âge de 3 ans : du coup je dois avouer que je ne sais pas pourquoi j'avais poussé la porte du dojo à l'époque.

C'est sans doute l'envie qui m'avait amené à commencer le judo, elle ne m'a pas quitté depuis d'ailleurs. C'est peut être aussi le besoin de me défouler, de m'amuser, de faire comme son grand frère qui avait essayé la discipline l'année précédente... 

Qu'est-ce qui te plais dans le judo ?

Le fait que ce soit un sport complet : en effet il fait appel au physique (cardio, musculaire) mais aussi au mental (résistance à l'effort, recherche de solutions, stratégie ...).

Ensuite, je trouve que le Judo est un sport de découverte et de recherche permanente : chacun à ses formes de corps, ses amenés, ses conclusions, ses petites bottes secrètes.

C'est un sport individuel, mais tu as besoin de tes partenaires pour évoluer, progresser, et tout simplement pratiquer le judo. Pour progresser il faut un collectif qui se mettra au service des individualités qui le compose, les judokas appellent ça l'entraide et la prospérité mutuelle.

En résumé, il y a autant de style de judo que de judokas, du coup tu peux apprendre de chacun tous les jours. 

Ton pire souvenir ?

Ce n'est pas très original mais j'aurais tendance à dire mes blessures :

La première (rupture des ligaments croisés du genou droit en Mars 2010) peut être considérée comme une "briseuse" de rêve puisqu'elle m'a privé de mon premier championnat de France Junior. Elle m'a aussi coupé dans ma progression technique que j'avais commencé des années en arrière avec Patrick CHALMANDRIER. Après, elle m'a également donné l'envie de retrouver au moins le même niveau et voir de le dépasser. 

La seconde (rupture des ligaments croisés du genou droit en Mars 2011), c'est un peu "le mauvais sort qui s'acharne". C'était un moment assez difficile à passer et à accepter, mais après un temps de réflexion, tu te dis que c'est la vie et qu'il ne faut pas se laisser abattre et repartir de l'avant. Après cette 2^ème blessure, j'ai pris mon temps pour revenir au judo et à la compétition (près de un an et demi durant lequel je me suis accès sur la rééducation dans un premier temps et la préparation de mon retour sur les tatamis.

Ton plus beau souvenir ?

C'est difficile d'en retenir qu'un seul.

La réussite de la ceinture Noire : pour moi, c'était une évidence d'acquérir ce grade qui est l'aboutissement du travail accompli depuis tout jeune, mais surtout parce que c'est le moment où un judoka commence réellement le judo (comme le disent souvent les hauts gradés du judo).

Ma 3^ème place au championnat de France universitaire par équipe qui ma permis de découvrir une autre facette du judo la cohésion d'équipe et des individualités au service du groupe ...

Ma première qualification au Championnat de France première division. Ce qui fait que cette première accession restera un bon souvenir, c'est la pointe d'émotion que j'ai perçu chez ma maman et mon frère, mais aussi chez mon premier entraîneur (Serge GROS). 

Thibaud tu es en 1ere division, tu fais donc partie du haut niveau Français, peux tu nous dire à quoi ressemble une semaine d'entrainement type ?

Les semaines sont assez chargées car je cumule les études, un job d’étudiant et les entrainements, ma semaine type se compose de la façon suivante :

• Le lundi c'est sports complémentaires : prépa-physique, footing, courses spécifiques (sprint en monté, sur le plat, en descente, sur les mains (non pas sur les mains, mais on pourrait essayer le concept) et judo technique.
• Le mardi c'est musculation le matin avec le groupe CUFE et judo le soir en club (cours technique/renforcement/randoris).
• Le mercredi, c'est récupération au pôle santé de la Fac de Grenoble le midi, 1h de technique en fin d'après-midi et séance randoris le soir.
• Le jeudi, c'est judo en début d'après-midi avec le groupe CUFE suivi d'une petite séance de musculation.
• Le vendredi, c'est judo le soir en club (cours technique/randoris).
• Le samedi, entrainement technique avec Patrick CHALMANDRIER et/ou sports complémentaires ou repos (c'est important aussi le repos).
• Le dimanche, récupération (footing, vtt, ...) ou repos (et oui encore repos).

Le poids est un facteur important au judo est-ce que tu perds beaucoup de poids avant une compétition et comment t’y prend tu ?

Le poids est certes un facteur important, mais il ne doit pas devenir une contrainte : nous avons quasiment tous eu des problèmes de poids avant une compétition mais quand ils deviennent récurrents il faut savoir passer dans la catégorie de poids supérieure.
J’ai moi-même été confronté à ce problème il y a 2 ans, je devais parfois perdre quatre voir cinq kilos pour une compétition. Heureusement je faisais une descente de poids sur plusieurs semaines, mais ces pertes de poids importantes altèrent parfois la performance.
Aujourd’hui que j’ai changé de catégorie de poids, j’ai beaucoup moins de soucis de poids qu’avant : l’important est d’avoir une alimentation équilibrée au quotidien et de savoir se faire des petits plaisirs de temps en temps. 

Un mot au sujet des prochains championnats de France ?

C’est ma première qualification au championnat de France Première division : c'est une sorte de récompense des efforts engagés, des sacrifices et du chemin effectués depuis mes blessures mais aussi une récompense pour les différentes personnes qui m'ont permis cette performance Patrick CHALMANDRIER, Philippe MARTIN (entraîneur du CUFE Grenoble), Serge GROS (qui me suit depuis mes débuts), Frédéric POURROY (alias Poulet le maître du sol) et Stéphane BONHOMME (partenaire et professeur de choc qui est toujours présent pour une séance de stade, de technique, ...).

Maintenant, il faut confirmer cette montée en faisant bonne figure au championnat le 8 novembre prochain, mais aussi en me maintenant à ce niveau durant les prochaines années.

Avant de terminer est-ce que tu as un conseil pour les plus jeunes qui rêvent de judo ?

De continuer. Pour moi, je pense qu’il est important d’être passionné par ce que l’on fait, sinon ça ne sert à rien de le faire. 

Un petit mot à rajouter ?

Bonne saison sportive à toutes et à tous, et surtout faites-vous plaisir. :-)

Thibaud, merci d’avoir pris un peux de temps pour répondre à nos questions, nous te souhaitons beaucoup de réussite aux championnats de France et pour la suite de ta carrière.

Souhaitons également bonne chance à Sandra PRADEILHE du Kodokan judo Gap qui participera elle aussi au Championnat de France 1^ère Division.